Entre chai et biodiversité : novembre au Château des Annereaux

Novembre au Château des Annereaux

Le mois de novembre marque toujours un moment de bascule au Château des Annereaux, à Lalande de Pomerol. Après l’intensité des vendanges et des semaines de vinification, le chai retrouve peu à peu son calme. C’est une période plus silencieuse en apparence, mais qui reste essentielle dans le cycle du vin. Chaque jour, les équipes veillent sur les cuves et sur les fermentations encore en cours. Le vin continue de se former, lentement, dans un environnement plus apaisé.

Les écoulages sont désormais terminés, les fermentations malolactiques se déroulent dans de bonnes conditions, et le volume final s’établit à environ 290 hectolitres. Un niveau modeste, mais attendu après une année marquée par des conditions météorologiques contrastées. Ces quantités plus faibles n’enlèvent rien à la qualité des jus : les premières dégustations laissent entrevoir un millésime 2025 précis, équilibré et prometteur. Les vins présentent déjà une belle densité et une fraîcheur aromatique que nous cherchons toujours à préserver.

Ces dégustations de cuves sont des moments particuliers. Après des semaines d’attention et d’effort, elles permettent de vérifier que le travail accompli porte ses fruits. Chaque lot révèle sa personnalité : certains plus tendus, d’autres plus ronds, mais tous marqués par une belle pureté. Le millésime s’annonce cohérent, fidèle à notre style : finesse, fraîcheur et élégance.


Retour à la vigne

Après cette période concentrée au chai, l’équipe retourne progressivement à la vigne. Les travaux d’hiver ont commencé : entretien du palissage, gestion des sols, préparation de quelques parcelles à arracher et entretien général du vignoble. C’est une étape discrète mais indispensable. Chaque année, nous profitons de cette période pour observer, corriger et anticiper. Le repos apparent de la vigne cache une véritable activité de fond : celle qui assure la longévité et l’équilibre du domaine.

Ces gestes simples — réparer un fil de palissage, redresser un piquet, nettoyer les abords — font partie de la vie du lieu. C’est aussi une manière de reprendre un rythme plus calme après la période intense des vinifications. Dans le chai comme dans les vignes, novembre est un mois d’attention : on consolide, on prépare, on veille.


Observer la vie du domaine

Le mois de novembre est aussi celui du comptage des nichoirs installés sur le domaine. Plus de 140 abris accueillent chaque année mésanges et chauves-souris. Ce suivi fait partie de notre démarche de biodiversité mise en place depuis plus de dix ans. Il nous permet de mesurer l’efficacité des installations, d’observer les espèces présentes et d’ajuster les emplacements si nécessaire.

Ces observations sont plus qu’un indicateur : elles témoignent d’un équilibre entre la nature et la vigne. Les mésanges participent à la régulation naturelle des insectes, les chauves-souris limitent les populations de papillons ravageurs. Ces interactions sont précieuses et s’inscrivent dans une vision globale de la viticulture. Préserver cet équilibre, c’est aussi garantir la qualité du raisin, et donc du vin. C’est une manière concrète de relier nos pratiques agricoles à notre engagement environnemental, certifié Bio depuis 2010 et B Corp depuis 2023.


Entre patience et vigilance

À cette période de l’année, le domaine retrouve un certain calme. Le chai respire à un autre rythme, la vigne entre lentement en dormance, et les journées raccourcissent. Mais rien n’est vraiment figé : le vin continue d’évoluer, les sols reprennent vie, les oiseaux s’installent. Le temps du vin n’est jamais celui du repos complet, il est fait de continuité et d’attention.

Chaque hiver, nous mesurons la fragilité et la force de ce métier. Fragilité face aux aléas climatiques, mais aussi force collective de l’équipe, de la terre, et de la nature qui entoure ce lieu. C’est dans ces moments plus calmes que se construit la suite : dans le silence du chai, dans le soin porté aux vignes, dans l’observation du vivant.

Le Château des Annereaux, à Lalande de Pomerol, poursuit son histoire avec la même philosophie : produire des vins précis et sincères, fidèles à leur terroir, tout en préservant la vie du sol et de ceux qui le cultivent.

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